Environnement Lançonnais

Les apiculteurs se sentent abandonnés face au frelon asiatique.

mardi 22 novembre 2011 par Alain KALT (retranscription)

PARIS - Les apiculteurs se sentent désemparés, voire abandonnés, face au frelon asiatique Vespas velutina, un tueur d’abeilles qui sévit dans plus de 50% des départements français et pourrait envahir toute la France si les pouvoirs publics ne font rien.

Le frelon asiatique, entré en France en 2004 dans des poteries venues d’Asie, a été reconnu espèce invasive par l’Union européenne. S’il a frappé au premier chef le sud-ouest, aucun département n’est à l’abri, a souligné mardi devant la presse Olivier Belval, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf).

Présent dans tous les départements au sud de la Loire, il a maintenant franchi le fleuve et touche la Bretagne et la Normandie. Il serait aussi en Catalogne, on le repère en Belgique, voire en Grande-Bretagne...

Félix Gil, du Lot-et-Garonne, piège les +fondatrices+, alias les reines des frelons, de février à avril. Cette année, il en a récupéré 216. A partir de juillet, les frelons arrivent sur les ruches et s’attaquent aux abeilles qui en sortent, pour récupérer leurs thorax, riches en protéines.

Les pouvoirs publics ne font absolument rien, déplore M. Belval. Ils estiment que ce sont les apiculteurs qui doivent s’en occuper, mais ces derniers en ont par-dessus la tête de ce frelon qui fait du tort à toute la biodiversité et qui a causé d’ores et déjà six décès en Gironde, selon Raymond Saunier, président du syndicat apicole du département.

Selon lui, le syndicat a perdu en trois ans 20% de ses adhérents, de petits apiculteurs qui ont vu attaquer et disparaître leurs ruches.

Les apiculteurs demandent que le frelon soit classé comme espèce nuisible, et que l’Etat aide à la destruction des nids et au piégeage.

Selon l’Unaf, la production de miel a fortement baissé en France de 1995 à 2011, de 32.000 à 20.000 tonnes.

Les pesticides sont régulièrement incriminés. Tout récemment, le Cruiser a été autorisé pour le colza, une plante essentielle pour l’apiculture. Les épandages aériens, théoriquement interdits, bénéficient de dérogations et se sont multipliés sur le maïs. L’Unaf a attaqué une dérogation préfectorale, dans le Loiret, dans l’espoir d’obtenir une décision qui fera jurisprudence.

Quant aux OGM, interdits en France, les apiculteurs notent que les autorités de Bruxelles viennent de juger illégal le moratoire français et d’imposer une autorisation et un étiquetage aux miels qui peuvent contenir des OGM. Rappelant que les abeilles butinent jusqu’à 10 km de leurs ruches, ils jugent la coexistence avec des cultures OGM très problématique.

Selon un sondage Ipsos réalisé pour l’Unaf (1017 personnes interrogées en ligne au printemps, méthode des quotas), 94% des Français estiment que les pesticides jouent un rôle prépondérant dans la disparition des abeilles.

(©AFP / 15 novembre 2011 17h00)

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