Environnement Lançonnais

Recrudescence des séismes exceptionnels : simple hasard ?

vendredi 29 avril 2011 par Alain KALT (retranscription)

27-04-2011.

Indonésie en 2004, Chili en 2010 et Japon en 2011 : tout porte à croire que nous subissons davantage de séismes de très grande ampleur ces dernières années. Des secousses avec de telles magnitudes (respectivement 9,1, 8,8 et 9) sont statistiquement extrêmement rares : ainsi, seulement sept séismes d’une magnitude équivalente ou supérieure à 8,8 ont eu lieu depuis 1900, dont trois dans les six dernières années ! Dans une mise à jour d’une analyse publiée pour la première fois en 2005, Charles Bufe, un ancien sismologue du Geological Survey américain (USGS) et son collègue David Perkins, un géophysicien de l’USGS, affirment que la dernière série en date de séismes majeurs pourrait être la marque du début d’une nouvelle « épidémie » mondiale de méga-séismes. D’après leur modèle, la probabilité pour qu’un autre séisme de magnitude 9 ou plus ait lieu dans les six prochaines années est d’environ 63%. 
C’est un avertissement inquiétant quant l’on sait ce que les scientifiques révèlent aujourd’hui au sujet des forces monumentales à l’origine du séisme d’une magnitude de 9,0 qui a dévasté le Japon le 11 mars dernier. La principale secousse a fait rompre une zone de bloquage sismique mesurant 250 kilomètres de long et 175 kilomètres de large. Dans l’ensemble, ces secousses et ces répliques ont affecté des zones qui avaient déjà glissé suite à cinq séismes différents. En conséquence, la totalité de la partie Nord de Honshu, la plus grande île du Japon, s’est déplacée d’un mètre vers l’Est, et un site se situant près de l’épicentre du séisme s’est même déplacé de 5,4 mètres horizontalement et enfoncé de 1,1 mètres dans l’eau, aggravant l’impact du tsunami qui a eu lieu quelques heures après la secousse.

Néanmoins, ces méga-séismes pourraient n’avoir aucun lien entre eux d’après plusieurs scientifiques. Selon Richard Aster, un géophysicien de l’Institut du Nouveau Mexique pour la Mine et la Technologie, cette accumulation de séismes pourrait être liée au fait que les statistiques s’appuient sur un échantillon de petite taille. En effet, la sismologie moderne n’a qu’un peu plus d’un siècle, quand les processus tectoniques qui génèrent des séismes majeurs sont produits par des centaines voire des milliers d’années d’activité, selon lui. Une thèse qui ne signifie pas que les séismes majeurs ne stimulent pas davantage d’activité sismique. Ainsi, à peine quatre mois après le séisme qui a frappé l’Indonésie en décembre 2004, une secousse d’une magnitude de 8,6 a eu lieu un peu plus bas sur la même côte, résultat selon les scientifiques de la redistribution de la pression sismique sur la croûte terrestre suite au premier séisme. Habituellement, l’extension de cette pression est limitée à la région voisine du séisme, d’après R. Aster.


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